♡ Thalie ; frais et éphémère.
| Sujet: Smyy' 8D Mar 24 Aoû - 0:40 | |
| FICHE LITTERAIRE DE Smily « Le monde a commencé sans l'homme, et il s'achèvera sans lui. » Lévi Strauss. .
| | ■ Crédits ; Unknown. ■ Pseudo ; Smily ■ Prénom ; Camille^^ ■ Age ; 13 ans ■ Genre ; Féminin ■ Cycle ; 4ème ■ Localisation ; Lorraine ■ Fonctionnalité ; Écrivain ■ Découverte du forum ; Champifeuille, qui a faillit enfreindre une règle de son règlement que je m'ammène 8D ■ Bons points ; Beau concept, beau design ■ Mauvais points ; ... ■ Autre ; Nada (: ■ Code ; Dhanaë est passé par là...
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✗ Livres préférés ; L'Élégance du Hérisson, La Forteresse Digitale, Ange & Démon, Da Vinci Code, La Croix des Assassin, Le Crime de l'Orient Express, Le Miroir du Mort, Mort sur le Nil, Le Perroquet qui bégayait... Et le Petit Nicolas C'est pour les gosses, mais c'est tellement charmant... La liste est tellement longue que j'en passe^^
✗ Artistes préférés ; Pff... Je n'ai pas vraiment de préférences, parce que la plupart du temps, ce que fait un auteur, un peintre, un musicien etc... Eh ben j'aime pas tout ce qu'il fait. Non, je ne peux pas aimer totalement un artiste >.< Je sais c'est bizarre ^_^
✗ Films préférés ; Le Hérisson, 27 robes, Le Diable s'Habille en Prada, Mariage à la Grec, Kiss & Kill, Meilleures ennemies, Sphère , Avatar...
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✶ Un de vos textes ;
- Spoiler:
Quand je rêve, je suis un oiseau. C'est le plus magnifique, le plus doux, le plus agréable des rêves que de se prendre pour cet animal qui est le seul à posséder des plumes. De douces plumes qui recouvraient tout mon corps, en un doux manteau de coton. Pour une fois, je me sentais grande, belle, ayant une fière allure perché comme cela sur une branche d'arbre sans qu'elle craque sous mon poids. Je ne me sentais guère plus légère qu'une plume. Mais le mieux dans ce rêve, je me sentais libre. Ce sentiment envahissait chaque centimètre carré de mon corps, alors que je sentais l'air gonfler mes ailes, me laissant tout simplement planer, en suspension dans l'air. Je savourai tranquillement ces délicieux instants, un magnifique tapis de verdure, de feuilles d'arbres passaient à une vitesse incroyable en-dessous de mon corps. Et je n'avais qu'à tendre mes belles ailes blanches, ne pensant à rien, faisant le vide dans ma tête. Et en un battement, je pouvais aller aussi loin que je le pouvais.
Pas de limites pas frontières, il n'y avait pas de soucis à se faire pour ce genre de choses, seulement penser à en profiter le plus que possible. Je n'avais accès à ce merveilleux monde aérien qu'en rêve. Quelle injustice lorsqu'on sait que certain peuvent y accéder dans la réalité ! Des gens comme moi peuvent seulement rêver, se mettre dans la peau d'un fier perroquet au plumage gris, et prendre son envol. J'avais envie de m'y abandonner pour le reste de mon existence, ne plus jamais me réveiller, me laisser emporter par l'ivresse du vol, je ne voulais pas abandonner le sentiment de bien être qui me berçait alors que j'avais l'occasion d'être libre, de faire ce que bon me semble, sans que personne n'ait à me dicter, ce que je dois faire, et ce qui doit être fait. Ici, je suis seule, je suis libre, libre de faire ce qu'il me plaît dans un monde de merveilles ou la paix règne. Peut-on trouver mieux comme monde où l'on peut vivre un rêve ?
Une fine brise vint caresser mes ailes, le vent me transportant sans que je n'aie à fournir aucun effort. Ma silhouette traversait le vent telle une flèche qui planait vers sa cible. Les feuilles d'arbre en bas se mirent à bruisser, en cœur avec les battements d'aile d'un papillon aux belles ailes écarlates, au pourtour de velours noir parsemé de tâches laiteuses, comme un ciel étoilé. À vrai dire, on aurait cru que la forêt chantait en cœur avec nous, entonnant une magnifique chanson que vos oreilles aspireraient avec autant d'ardeur qu'une abeille qui extrait le pollen d'une fleur. Ici, j'étais la reine, le plus bel et grand oiseau de la forêt qui nous entourait. Derrière moi, des milliers de petits oiseaux au plumage bleu rose me suivait, en chantant eux aussi. Et le soleil qui trônait dans un beau ciel turquoise parfait, ses rayons caressant notre corps, alors que nous planions toujours. C'était ça la liberté. Ressentir le bonheur de faire ce qu'on veut, de se retrouver dans un monde où seul la joie et la paix règne. Mais tôt ou tard, il faut se réveiller.
J'avais l'impression de m'étouffer, de sentir un étau se serrer autour de ma poitrine. J'eu beaucoup de mal à ravaler une grande goulée d'air pour remplir mes poumons. C'en était suffocant, avec l'impression de terreur qui glaçait mon corps tout entier, alors que la sueur perlait à mon front. Après avoir senti l'air s'imprégner dans mes poumons, me calmant peu à peu, mon cœur battant toujours la chamade. Je reposai délicatement ma tête sur mon oreiller, en essayant de respirer calmement. La liberté que je pensais avoir attrapé, avait tout simplement glissée entre les doigts. Mais il fallait que je me fasse une raison. L'attraper était aussi impossible qu'attraper de la fumée, on pensait l'attraper, mais elle glissait tel un tissu de soie. Je n'en pouvais plus, de savoir que nous n'avons pas obtenu cette liberté, savoir qu'Hiroshu est mort, alors qu'il essayait de réclamer la paix. Il est mort pour la paix. La paix est morte avec lui.
4 juin 1989. Cette date reste gravée dans ma tête, et elle le restera à jamais. Je l'avais soutenu dans son entreprise, avec les autres. Nous étions tous là, présent, sur la place, attendant que la démocratie s'installe dans notre beau pays, qui pourrait devenir un pays puissant, fort. Mais les autorités n'étaient visiblement pas de notre avis. Mais nous avons tous essayés, j'étais là pour le soutenir. Nous ne demandions que la liberté. Pendant deux mois, nous avons fait ce que nous pouvions. Je me rappelle encore le gargouillement de nos ventres, qui chantaient encore, faisant la grève de la faim pour elle, cette liberté. Mais ça n'avait pas d'importance, je pouvais être tenaillé par la faim, rien que d'entendre sa respiration, les battements de son cœur, de voir ses beaux yeux verts, qui trahissaient la soif de cette liberté tant souhaité, et ses soyeux cheveux noirs joliment négligé. Il était resté là, avec moi, et les autres pour manifester son mécontentement, exposer son désir. Pour moi Hiroshu était un héros, qui voulait que la population de ce pays vive mieux. Ce beau garçon aux cheveux de jais n'avait pas mangé une miette, il refusait les soins du Samu, qui venait l'aider, seulement, il voulait se battre. Et je le soutenait. Mon amour pour lui le soutenait. Il disait qu'il n'avait pas besoin de nourriture, je le nourrissais suffisamment comme ça. Comme pour lui, son amour, sa tendresse suffisait à me fournir l'énergie nécessaire pour subsister. Malgré l'ampleur de la manifestation, nous étions heureux, je pouvais passer la nuit avec lui, m'assurant qu'il était bien en vie auprès de moi. Tous les matins, nous nous levions tôt, criant dans sur la place notre envie, tel des lions en cage qui attendant qu'on leur ouvre la porte. Mais pour l'ouvrir, il faut une clé. Et pour trouver cette clé, il faut la chercher.
Au bout d'un moment, nous étions gémissants sur la place, les suppliant qu'ils acceptent notre requête, tous affaiblis par le manque total de nourriture. Tout le monde autour de moi était blafard, les cernes aux yeux, leur corps était horriblement maigre, nous étions tous tenaillés par la faim. Personne n'avait craqué, personne n'avait mangé ne serait-ce qu'un simple grain de riz, attendant la miséricorde des autorités. Nous avons passé la journée, assis là, à patienter. En vain. Chaque seconde était heure, et chaque heure était journée. Le soleil était haut dans le ciel, ses chauds rayons rendant l'atmosphère étouffante. Mais tout le monde restait là, à essayer d'obtenir raison par les autorités. C'était notre but. Notre unique but. Et tant que nous aurions pas eu ce que nous méritions, nous ne bougerons pas d'ici.
Personne ne put tenir assez longtemps, et le soir-même, chacun se cacha dans son abri, mangeant jusqu'à plus faim. Je devais avouer que tous ces jours sans manger m'avaient grandement affaiblis, moi et les autres, et lorsque j'avalai la première bouchée, j'eus l'impression que tout était finit. Que nous étions désormais libre, car nous avions prévu de ne pas avaler un aliment avant qu'ils n'acceptent notre requête. C'était bête de penser ça, stupide. Les autorités n'en avaient strictement rien à faire que nous mourrions tous de faim. Cela ne les intéressait pas. Strictement pas. Hiroshu, gardait espoir, restant optimiste, et à la vue de ses yeux verts plein d'espoir, je ne pus le contredire. Ce soir-là, il récupéra toutes ses forces, il redevint optimiste. Le garçon aux cheveux de jais me lança même un sourire qui me fit fondre comme du beurre sur une tartine fraîchement grillée. Son enthousiasme finit par devenir contagieux pour moi, car cette nuit, cette nuit, je me dis que c'était la bonne, que cela va bientôt être finit pour moi, et les autres, et que je pourrais passer le reste de ma vie avec Hiroshu dans un pays démocratique. Je croyais que c'était le début. J'étais bien idiote de penser ça. Ç'aurait été trop simple.
2h du matin. Je m'étais tranquillement endormie sur la poitrine d'Hiroshu, heureuse. Et pourtant à cette heure-ci, j'entendis des bruits étranges. Sortant ma tête dehors, je vis de gros chars s'approcher de nous, les autres manifestants criant de désespoir, certains écrasés. Soudain, je compris. Je savais que ça allait forcément arriver, les autorités n'allaient pas supporter ça longtemps. Mais à cet instant, la panique emportait toutes mes capacités de réflexion loin. Mon unique réflexe a été d'aller réveiller mon âme sœur. Il mit énormément de temps à comprendre, mais les cris de terreur de dehors le fit se réveiller en sursaut. Les chars s'approchaient dangereusement, et nous finîmes pas nous enfuir dans la foule affolée. Hiroshu me suivit, en plaçant son bras au-dessus de ma tête, en guise de protection. La nuit de rêve que je pensais passer serait prévue pour une autre fois. En me retournant, j'entendis des coups de feu, des hommes, des femmes, crier de douleur, s'étalant par terre sur le sol de la place. La seule réaction de mon amour fut de me dire de fuir, de courir plus vite de leur échapper. En égoïste, je fuis. Je courais comme une dératée, sans me préoccuper de bousculer, de marcher sur des personnes déjà mortes sur le sol, tant j'étais terrorisée. Laissant Hiroshu derrière moi, je courus pour me cacher derrière un mur, ignorant le massacre qui se présentait sous mes yeux. J'essayais de faire le vide dans ma tête, le tapage infernal qui s'emplifiait devint comme une simple musique de fond qu'on mettait pour faire ses devoirs. Une heure plus tard, je finis par sentir le sommeil m'emporter...
Les premiers rayons du soleil du 4 juin virent percer mes paupières. Tout était calme, plus un bruit autour de moi, seul le silence de la mort. Les cris de terreur m'étaient insupportables, mais ce silence qui témoignait la mort m'effrayait encore plus. Me levant, je traversait la rue en arrivant devant la place. D'un coup, le ciel se couvrit d'une épaisse masse gris, qui laissèrent échapper de fines gouttes de pluie qui virent s'écraser sur le sol écarlate. Mon cœur se mit à battre la chamade, les larmes me montèrent aux yeux. La veille, la place était pleine de gens, maigres, mais plein de vie, et le sol, gris. Maintenant, des tonnes de corps inertes gisaient sur leur propre sang. Qu'ils soient de sexe masculin ou féminin, beaucoup étaient morts, leurs visages trahissant encore la terreur qui les avait emporté. Marchant dans la marre de sang, je voulais me fixer : qu'était devenu Hiroshu ? Avait-il réussi à fuir les autorités ? Malgré moi, je le vis, par terre. Malgré mon voile de larmes, je m'approchait de lui, m'agenouillant tout près de son visage, son visage blafard paniqué, ses yeux vides de malice, inexpressifs. Sa chemise qui était blanche hier était devenue pourpre. Hiroshu était allongé sur son propre tapis écarlate de velours. Je passais ma main dans ses cheveux noirs soyeux, mouillés de sang. Il était mort. Je ne pouvais y remédier, c'était trop tard, il m'avait quitté. Je ne ressentirais plus jamais ce que j'avais ressenti cette nuit. Je ne savais pas que cette nuit serait sa dernière. Il avait marché main dans la main avec la mort tout ce temps. Mais j'étais fière de lui, car il ne s'était pas enfui comme moi. J'étais lâche, et lui, était resté pour montrer qu'il voulait la liberté. Hiroshu souhaitait que nous ayons une vie dans un beau pays démocratique. Mes larmes se mêlèrent aux gouttes de pluie, lavant le tapis pourpre. Les faits de savoir que je ne verrai plus son beau visage d'ange me sourire, ne plus sentir ses lèvres contre les miennes, redoublèrent l'intensité de mes larmes. J'en pleure à chaque fois que ces horribles images me reviennent en tête, le sang, tous ses corps sur leur tapis de rouge de la mort. Jamais je n'oublierai cette horrible nuit, cette imbécile d'autorité chinoise qui avait tué tous ces gens qui ne voulaient qu'un peu de liberté, mais qui avait aussi emporté la vie d'Hiroshu. Il était mort pour la liberté, qui n'est jamais venu, et qui ne l'est toujours pas.
Et maintenant, je travaille de jour comme de nuit, des heures entières monotones, toujours les mêmes, longues, fatigantes, insupportables. Et pour quoi ? Seulement quelques malheureux yuans. La poussière et la saleté sont mes meilleurs amis. Et tout ça pour que d'autres gens puissent porter des jeans de marque pas chers, faits par moi. Moi, qui voulait être libre de faire ce que je veux, de me révolter pour gagner ma vie correctement, je me retrouve dans un espèce de petit hangar où travaille 200 personnes, à faire des vêtements. Pas de vacances, si j'ai un retard, si je suis malade et que je ne viens pas, on m'enlève une énorme somme par rapport à ma maigre paie. Et c'est comme ça tous les jours depuis que mes parents sont morts, car sans eux, je n'ai pas pu continuer mes études. Je suis condamnée. Mon patron ne me laissera jamais partir, mon seul et unique avenir et de rester enfermée ici. Même en la cherchant, je savais que je ne trouverai jamais la clé des portes de la liberté. Nous avions déjà tous retourné sans qu'on ne vit une trace d'elle. Mais il y a toujours ces traces de recherches qui restent gravés au fond de nos cœurs, à la mémoire de ces corps, sur le sang, qui tâche à jamais le sol de la place Tian'anmen. Pour la liberté.
La liberté. Quel beau mot ! Pourtant, les autorités chinoises doivent penser que « liberté » est un mot à bannir de notre langue. Banni depuis le 4 juin 1989, place Tian'anmen.
✶ Auto évaluation ; Si je devais juger ce texte... À vrai dire, je l'aime bien, c'est mon préféré. Surtout le sujet. Je ne pourrais pas dire que c'est mal écrit, mais je trouve que je vais un peu vite sur certains points =S
✶ Une de vos poésies ;
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✶ Auto évaluation ; //
Dernière édition par Smily le Jeu 26 Aoû - 10:34, édité 3 fois |
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