✝ Polymnie ; amer et illusoire.
| Sujet: GreenLeek. Mer 23 Juin - 17:24 | |
| O n e ; who are you ?
PUF; GreenLeek. Âge; 13 Fille ? Garçon ?; Fille. Code; Ahaha. XD
T w o ; your tastes
Vos livres préférés;
Gosh. Si je m'y met, je pourrais philosopher des heures sur les bouquins que j'ai lu, que j'aime ou que j'adore x). Déjà, il y a toutes les séries de Pierre Bottero, un auteur qui m'est particulièrement cher. Un maître des mots. Les deux trilogies d'Ewilan, Les Mondes d'Ewilan et la Quête d'Ewilan. sont des bouquins fabuleux, tout simplement. Ainsi que la trilogie d'Ellana, qui est encore mieux écrite, si c'est possible. La poésie de ce bouquin .. *__*. Après, j'ai lu beaucoup de classiques de la littérature française, dont Le Cid, de Corneille, Madame Bovary de Flaubert et bien d'autres. J'aime énormément Le Seigneur des Anneaux, que j'ai fini à moitié. Que veux-tu, l'écriture en patte de mouche et les feuilles tellement fines qu'elles se déchirent lorsqu'on les touches, très peu pour moi. J'ai lu aussi La Trilogie de Bartiméus, A la Croisée des Mondes, la saga d'Harry Potter ; livres que j'ai assez appréciés. Sauf Harry Potter, dont le dernier tome part en sucette, à mon avis. J'adore particulièrement toutes les séries de Robin Hobb, une auteur tout simplement fabuleuse. L'Assassin Royal, Le Soldat-Chamane, Les Aventuriers de la Mer, des libres géniaux. Les personnages ont une vrai consistance, ce ne sont pas des coquilles vides. Contrairement à ce navet de Twilight, qui est la plus grosse insulte au genre littéraire depuis .. Depuis l'invention de l'écriture en Mésopotamie. J'ai lu aussi la Guerre des Clans, d'Erin Hunter. La première partie était assez originale, mais le deuxième cycle, très peu pour moi. Les Chevaliers d'Emeraude, assez sympathique. De Anne Robillard. Les premiers tomes sont vraiment biens, mais à partir d'un certain point, on décroche, l'histoire part en sucette, donc bref. Les Artefacts du Pouvoir, de Maggie Chéplukoi. Vraiment bien, mais assez dur à lire, je trouve. De tête, c'est à peu près tout ce dont je me rappelle.
Vos artistes préférés; musique, peinture .. etc
Je suis plutôt rock, rock alternatif, métal et pop-rock. Un panel assez large, donc, de groupes à écouter. J'aime beaucoup Green Day, mais je trouve que les mélodies sont assez répétitives, donc on décroche vitr au bout d'un moment, quoi. Sum41, Fall Out Boys, Nirvana, Muse .. Des groupes vraiment bien. J'aime particulièrement Evanescence, grâce à ma chère soeurette qui n'écoutait que ça, à une époque. Ainsi que Within Tempation, qui est une petite merveille à entendre et surtout à écouter. Oasis, j'aime. Les chansons sont très belles. Aussi .. Tryo, mais c'est un peu trop babacool, à mon goût. Queen, aussi, qui est une véritable merveille, au même titre que The Cramberries. Un peu hors-sujet du rock, mais j'aime beaucoup Miles Davis. Type jazz, c'est vraiment cool. The Black Eyed Peas, aussi. Mais je pense que tout le monde connaît, non ? Dream Theater, que je viens de découvrir tout récemment toujours grâce à ma soeur, qui décidemment, écoute de tout. The Asteroid Galaxy, Artict Monkeys, c'est bien aussi. Vraiment très bien. Je suis assez fan x). Pas comme quand j'ai cru mourir quand ma cousine m'a demandé de lui télécharger Alive, de Mondotek.
Vos films préférés;
Aloors. Entant que cinéphile en herbe qui se respecte, ma liste est longue, longue longue x). Le Seigneur des Anneaux, déjà. Une trilogie de films véritablement magnifique. Les montages sont géniaux, les acteurs, fabuleux. Et je crois que j'ai ressorti tout mon vocabulaire élogieux. Babylon A.D, que j'ai apprécié tout juste. Un peu trop court à mon goût, et l'histoire est assez étrange. Les anciens Star Trek, sont géniaux. Comment ils se foutent sur la gueule, c'est excellent. Harry Potter, aussi. Les deux premiers films font partis de mes préférés. Les autres partent en sucette, littéralement. Titanic, pour rester dans les classiques, j'ai vraiment aimé. Autant en Emporte le Vent, que j'ai vu en deux fois, pendant que ma mère faisait le repassage au salon. J'ai eu aussi le droit à presque tous les films de Clint Eastwood, à cause de ma mère qui est totalement fan. En passant par Créance de Sang, jusqu'à Gran Torino. Pirates des Caraïbes, naturellement. La Môme, avec Marion Cotillard. J'adoore cette actrice, alors je me suis pas privée d'aller voir son film. Les Indestructibles, Arthur et les Minimoys, que j'ai dû regarder avec mes petites cousines. L'Armée des 12 Singes, qui est vraiment bien. J'ai beaucoup apprécié.
T h r e e ; and you ? A little autor
Un de vos textes;
- Spoiler:
C’était juste après la mort de Voldemort. Je me rappelle encore… La chaleur de tes bras, la douceur de ton regard. Ton parfum si particulier à mon cœur, je le sens encore. Ta voix grave, qui m’assurait que maintenant tout irait bien. Mes larmes, coulant le long de ton tee-shirt déchiré. Toi, saignant d’un peu partout, mais heureux. Rayonnant. Un sourire solaire brillait sur ton visage, tes grands yeux verts pétillants de joie. Tu l’avais fait. Ta quête. Celle de l’Elu. Tu avais abattu Lord Voldemort. J’étais si fière de toi, Harry. Si fière. Encore maintenant, en y repensant, je souris. Malgré tout ce qu’il s’est passé par la suite. Malgré tout. Je souris encore, oui. Encore. Et je le ferais à chaque fois que je parlerais de toi, ou que je penserais à toi. Tes cheveux anthracite étaient encore plus en bataille que d’habitude, te rendant d’autant plus beau, plus attirant. Je me rappelle toujours de ses lèvres fraiches déposant un baiser claquant sur ma joue… C’était vers moi que tu t’étais élancé en premier. Pas vers les autres. Moi. Parce qu’on se comprend, tous les deux. Parce que ces derniers temps, nous ne faisions plus qu’une seule et même personne. Une osmose. Parfaite. Je soupire encore en me rappelant cette période si heureuse de ma vie… Cependant, tu m’as bien vite quittée. Bien vite après m’avoir serrée dans tes bras, tu es parti la voir. C’est elle que tu as embrassé avec passion. C’est dur à dire. C’est encore dur pour moi d’y penser, malgré tout ce temps. Malgré tout mon recul, malgré tout. Cette jalousie cuisante et cette frustration horrible, je les ressens encore toutes deux, aujourd’hui. Mais je ne pouvais rien te dire. Je ne pouvais te dévoiler ce qui me tracassait ainsi. Tu t’inquiétais, mais je ne pouvais strictement rien te révéler. Parce que c’était interdit. Je ne pouvais pas ressentir cette joie en te voyant sourire. C’était proscrit, pour moi. Pour tous, tu n’étais que mon « frère ». Pour tous, j’étais la femme parfaite pour Ronald. Pour tous, nous irions extrêmement bien ensemble. Si un jour j’ai aimé Ron, cette période est finie. Il est arrivé trop tard. Beaucoup trop tard. Et le temps qu’il réalise, j’avais déjà abandonné la partie, depuis longtemps. Très longtemps.
Et je m’étais tournée vers toi. Toi qui m’ignorais, qui ne me voyait que comme ta sœur. Je pense que ma vision des choses t’aurait effrayé plus qu’autre chose. Tu aurais ressenti des frissons de dégoût, j’en suis certaine. Les « frères et sœurs » ne peuvent pas avoir ce genre de comportement. Même si tu n’étais pas vraiment mon frère, j’en conviens… Tout le monde trouvait que nous étions tout comme. Tu me protégeais et je te vouais un amour puissant, mais « fraternel ». Foutaises ! Tout ceci n’arrive certainement pas sur commande. Et simuler, mentir, n’avait jamais été mon fort, tu le sais… Encore aujourd’hui, ce même sourire amer traverse mon visage. Ce même soupir sort de mes lèvres. Cette même déception se lit dans mes yeux. Tu l’avais embrassée à pleine bouche. Elle t’avait sauté au cou en riant aux éclats. Ginny se rendait-elle compte de son bonheur ? J’aurais bien aimé être à sa place. J’aime Ginny, mais à cet instant, j’avais envie de la gifler plus qu’autre chose. Mais c’était impossible. Je devais jouer mon rôle meilleure amie, envers et contre tout. Parce que je savais que tu ne me verrais jamais autrement. Parce que je ne voulais dans aucun cas perdre ton amitié. Parce que j’étais prête à tout supporter pour toi. N’est-ce pas, toi, Harry, qui avait dit que j’étais une femme forte ? Alors je voulais te le prouver. Cette journée là, lorsque tu as renversé le Lord, tout le monde t’a acclamé. Tu étais le héros, Harry. Notre héros. Mon héros. Ils t’ont porté en triomphe. Ce soir là était ta fête. Ton moment de gloire. Et, un sourire aux lèvres, je t’avais suivit, avec Ron, sans te faire d’ombre. Parce que ce moment merveilleux, ce goût de victoire t’appartenait à toi seul. Et Ronald l’avait comprit et accepté, tout comme moi. … Mais c’est à ce moment là que tout à commencé à aller de travers. Je me rappelle encore aujourd’hui très clairement de tes paroles. Tu annonçais à tout le monde que Ginny était celle qui t’avais aidé à aller jusqu’au bout de ta quête, et que tu allais sortir avec elle, et qu’après Poudlard, tu te fiancerais avec elle. Parce que tu l’aimais. Parce que tu voulais vivre heureux, enfin, avec elle. Et je devais l’accepter, moi aussi. Si je voulais que tu sois heureux. Si je voulais que la noirceur de ta vie s’efface, pour laisser place à la lumière.
Tu es redescendu de la table sous les applaudissements de tous et les pleurs de Madame Weasley, émue. Ginny était dans tes bras, riant aux éclats. Rayonnante. Trop pour ne pas que je l’envie. Moi, je ne t’avais pas applaudit. J’étais restée figée, incapable de faire un seul mouvement. Ironique, n’est-ce pas ? J’avais combattu des Mangemorts, j’avais tué des gens pour le salut de tous. Et là, juste pour ça, je restais totalement fixe, sans réaction. Et ça, Ronald l’avait remarqué. Je me souviens encore du regard étonné qu’il m’avait lancé, après ça. Je pense qu’il ne s’attendait pas à cela. Mais alors pas du tout. J’étais alors incapable de soutenir son regard. Alors je lui ai juste sourit. Un sourire d’excuses. Un sourire qui disait « Pardon. Je ne peux pas en dire plus. » - et lui, il avait compris. Un sourire doux apparut sur ses lèvres à lui, et il est partit rejoindre Harry comme si de rien était. Je pense que je ne l’ai jamais assez remercié pour cela. Tout en soupirant, j’étais partie. Je m’étais éclipsée de cette soirée. Je ne pouvais plus supporter de te voir accroché à elle comme si ta vie en dépendait. Finalement, tu m’as bien vite oubliée, Harry. Je t’avais soutenu tout du long… Et maintenant… Maintenant … Je ne sais plus. Je ne me reconnais plus. Je ne te reconnais plus. J’étais si égoïste… De ne penser qu’à moi. Et pourtant, je ne pouvais faire autrement. Rejeter la faute sur les autres est humain, n’est-ce-pas ? Et malgré les apparences, la « Miss-Je-Sais-Tout » de Poudlard est humaine. Bien trop à son goût, d’ailleurs. J’étais sortie dehors, pour me changer les idées. Nous étions au Terrier. Alors je suis sortie dans le jardin, ayant pour seule compagnie les petits gnomes ravageurs qui venaient me faire des grimaces. Mais j’étais trop enfoncée dans mes pensées pour y faire attention. Je me rappelle encore… J’avais mon gilet serré contre moi. J’avais froid, mais je ne voulais pas rentrer. Je ne voulais pas revoir Harry et Ginny. Je voulais rester seule avec ma peine. Oui, toute seule. C’était tellement apaisant parfois, de pouvoir se plaindre en paix sur son pauvre petit sort personnel… Une pensée m’avait fait sourire, à cet instant. Je me faisais penser à un Serpentard, à geindre sur mon sort. Hors, c’était tout ce que je n’étais pas.
Le calme relatif qui prenait ses droits dans le jardin était reposant ; la brise fraîche, par contre, commençait sérieusement à se faire ressentir, et malgré ma réticence, je savais qu’à un moment ou à un autre, je devrais rentrer à l’intérieur et affronter le monde. J’avais soupiré. Très profondément. Avec désespoir, résignation. Avec lassitude. Et c’est là que j’ai senti un souffle chaud. Qui me chatouillait le cou. Tout mon corps s’était figé sur place, mes yeux s’étaient écarquillés. Ma respiration s’était stoppée, nette. J’avais reconnu ton odeur. Ton parfum enivrant. Tu t’étais finalement assis à côté de moi, en silence. Et j’ai pu recommencer à respirer. A bouger. Mais je n’ai pas pu te regarder. Longtemps, nous sommes restés tout deux en silence, assis dans l’herbe éparse. Je jouais nerveusement avec un bout de bois sec, traçant des formes invraisemblables dans la terre. Puis, je t’ai regardé. Timidement, d’abord. Ton regard était perdu au loin, ton visage callé entre tes mains. Beau. Non, splendide. Le seul mot qui me soit venu à l’esprit en cet instant. Et j’ai pu te regarder plus librement, sachant ton attention fixée ailleurs. Quelque part, dans un endroit qui n’appartenait qu’à toi seul. Je te connais, Harry. Mieux que tu ne le croies. Et, là, dans ce jardin emplit de gnomes farceurs, je t’ai dévoré des yeux. Pour fixer ton image dans mon esprit, à jamais. Pour te dire, adieu, en quelque sorte. Parce que je ne resterais pas en Angleterre. J’avais envie de changer d’air, moi. Je ne voulais pas rester prisonnière de mes sentiments. Je ne voulais pas rester prisonnière de mes souvenirs. Je ne voulais pas rester prisonnière de ton souvenir. A cette pensée, une boule s’était formée dans ma gorge. Et une jalousie, une colère sans noms s’étaient emparées de moi. Je m’étais mordillé la lèvre, pour ne pas exploser. Avec rage, j’avais reprit mon petit bâton, traçant des cercles plus profonds que jamais dans la terre. Encore aujourd’hui, le même étau me resserre le cœur. Je me souviens de tout. Du début à la fin. Je me souviens de ton regard, qui me fixait intensément, tandis que je tapotais le sol du bout de mon bâton. Je me souviens de ta main hésitante, se levant pour aller toucher mon épaule, pour aller se reposer sur ton genou. Je me souviens des larmes qui m’étaient monté aux yeux. Je me souviens de ton soupir, de ton sourire d’excuse. Je me souviens de tout… Tu es parti, après cela. Sans un mot. Et moi, j’ai pleuré. Longtemps. Très longtemps. Jusqu’à ce que les larmes se tarissent. Jusqu’à ce que je grelotte de froid. Mon bon sens reprit le dessus, à cet instant, et me ramena vers le Terrier. Tout le monde, ou presque, était partit se coucher il y a une bonne demi-heure. Il était tard dans la nuit.
Tout le monde, sauf elle. Elle, avec ses longs cheveux roux. Elle, avec ses grands yeux bleus. Elle. Tout simplement. Je me souviendrais toujours de son regard étonné à ma vue. Mon visage devait être ravagé par les larmes… Mes yeux gonflés, mon nez rouge. Mon regard, éteint. Mon chignon lâche était à demi-défait, me chatouillant la joue. J’avais reniflé sèchement, à ce moment là. Et avant que tu ais pu prononcer un mot, toujours figée dans ta chemise de nuit blanche, avec ton verre d’eau à la main, je suis montée en trombe dans la chambre que nous partagions. Je … Je me souviendrais toujours de ce que j’ai vu là. Toujours. Un cri catastrophé en bas, et Ginny monta à toute vitesse dans la chambre. Harry. Devant moi, se trouvait Harry, entrain de se rhabiller, encore à moitié nu. La connexion se fit dans mon cerveau. Ginny était descendue chercher de l’eau pour Harry, qui devait certainement avoir soif, après avoir fait « ça ». Mes yeux chocolat étaient grands ouverts, écarquillés. J’avais la bouche ouverte, un air mi-choqué, mi-désespéré sur le visage. Mon cœur rata un battement, à cet instant. Toutes mes dernières illusions me dirent adieu et partir en fumée. Le rouge me monta aux joues, et d’un pas automatique, presque robotique, je suis ressortie de la chambre, sans un mot. Entre temps, Ginny était montée et se trouvait devant moi, la bouche grande ouverte, les joues en feu. Avant qu’elle n’ait pu dire un mot, je levais la main, et lui chuchota que ce n’était rien, et que je n’avais rien vu. Strictement rien vu. Un sourire reconnaissant s’étira sur ses lèvres, et tout en me souffla un merci, elle s’engouffra dans la chambre. Je partis d’un pas d’automate sans demander mon reste. Aujourd’hui encore, je me demande si ce n’était pas un cauchemar. Un simple cauchemar. Et tout serait tellement plus simple… J’étais blessée. Terriblement. Mais je ne pouvais le montrer. Parce que je n’étais pas censée avoir ce genre de sentiments à son égard. A l’égard de mon « grand frère ». A l’égard d’Harry. Je… Ma décision était prise. Sur le moment, là. Un éclair de lucidité providentiel. Je devais partir. Partir d’ici. Revenir chez mes parents. Décompresser avant de rentrer à Poudlard. De refaire ma septième année, que le Lord avait interrompue à son début. …Et à ce moment là, il me faudra affronter la dure réalité en face. Mais pas maintenant. Je ne veux pas. Je ne peux pas. C’est trop dur. Trop tôt. Je ne veux plus souffrir… Plus du tout. Les vacances seront longues, le temps que tout soit remit en ordre au château… Oui. J’ai le temps. Il faut que j’y aille. Après l’enivrante victoire, venait l’heure de faire le deuil de ses morts. Et je n’avais pas grande envie d’assister à la veillée funèbre. Plusieurs amis proches nous avaient quittés. Remus. Tonks … Et bien d’autres encore. Egoïste jusqu’au bout, je décidais de partir dès maintenant. Prenant mon courage à deux mains, je retournais vers la chambre maudite. Je frappais trois coups discrets à la porte, puis commença à prendre mon mal en patience. Au bout de quelques minutes, une voix grave me dit d’entrer. Je me rappelle encore… Tout en gardant les yeux au sol, essayant de me contenir, ma voix avait claqué, aussi sèche que celle de McGonagall dans ses mauvais jours. Je voulais reprendre ma valise. Maintenant. Et partir au plus vite. Harry me lança un regard indéchiffrable et me laissa passer sans commentaire. D’une voix emplie de trémolos, je lançais le sortilège de rangement. Et j’attrapais ma valise, prenant Pattenrond au passage. Une fois devant la porte… Ah, je me souviendrais toujours de cet instant mémorable. Je me suis retournée, un air hautain et froid sur le visage, digne de Drago Malfoy en personne, et ai fixé les deux protagonistes dans les yeux. D’une voix sèche, si je me rappelle bien, je leur avais dit que maintenant, je les laissais « retourner à leurs petites affaires pas catholiques ». Je me fichais bien de Ginny. J’attendais seulement la réaction d’Harry. Mais quelle ne fut pas ma surprise .. ! Ce ne fut pas toi qui perdis en premier ton sang froid, Harry. Avant même d’avoir pu dire le nom de Merlin, la jolie rouquine m’avait giflée violemment. Et elle m’avait hurlé de partir au plus vite. Elle m’avait hurlé qu’elle ne tolérerait pas ce genre de comportement, surtout venant de ma part. Elle m’avait hurlé que si j’avais un problème avec le fait qu’Harry et elle soit ensemble et heureux, je n’avais qu’à le lui dire.
Et c’est ce que je fis. A mon tour, je lui avais crié dessus. Ma bouche avait vomit des choses… Encore aujourd’hui, je me demande d’où une telle rancœur me venait. Au fur et à mesure de ma tirade, le visage de Ginny se décomposait, pour devenir aussi rouge que Ronald, lorsqu’il se préparait à tempêter envers et contre tous. Notre petite dispute avait réveillé toute la maisonnée. Sans attendre la suite, je descendis en bas d’un pas rageur. Tu te fichais bien de moi, hein, Harry ? Ron me rattrapa et d’un ton inquiet et légèrement colérique, me demanda ce qui se passait exactement. Je lui avais répondu qu’il se passait que je rentrais chez moi, que j’en avais ma claque de tout cela. Le visage du rouquin avait commencé à rougir, et avant qu’une autre dispute éclate, je suis sortie dehors, sous les regards ébahis de tous. Même Fred et Georges n’avaient pas trouvé une réplique pittoresque pour détendre l’atmosphère. Je me rappelle de cette scène. Elle m’étonnera toujours. Molly sortit à son tour de la grande maison et vint me prendre l’avant-bras. Les sourcils froncés, elle demanda d’un ton sans appel que tous retournent se coucher. Et que je devais être fatiguée. Et que Ginny allait avoir affaire à elle. Et elle m’emporta vivement dans la cuisine, sous les regards étonnés, hostiles et indifférents de la maisonnée. Madame Weasley soupira et se détendit sur sa chaise. Elle me regarda quelques instants avant de me demander d’un ton doux mais ferme de tout lui expliquer. Ce que je fis. Je lui expliquais tout depuis que j’étais rentrée du jardin jusqu’à maintenant. En omettant volontairement l’épisode d’avec Harry, mes sentiments et ma jalousie. Au fil de mon récit, les yeux azur de la Molly s’arrondirent de stupeur, et elle grommela quelque chose que je ne compris pas. Cette femme était d’une bonté extraordinaire. Elle passa l’éponge sur tout ceci, et me dit de venir dormir dans la chambre libre, au dernier étage. Et que demain, elle me ramènerait chez moi, si c’était ce que je voulais vraiment. Et elle me prit dans ses bras, en me disant que tout irait bien. Que plus jamais le Lord ne viendrait s’attaquer à ma famille. Qu’elle était avec moi, et qu’elle comprenait. Qu’elle comprenait mon désarroi. Qu’elle comprenait ma douleur. Qu’elle comprenait mon chagrin. Je n’ai jamais su si elle parlait d’Harry et moi, ou si elle avait dit ça comme cela… Et encore maintenant, la question me trotte dans l’esprit, à mes heures libres. Je lui étais infiniment reconnaissante. Restait un point obscur, qui devait être éclairci : le manque de réaction d’Harry. Je n’avais toujours pas compris pourquoi il était resté sur le lit, en me fixant, de ses beaux yeux émeraude. Le connaissant, il aurait du éclater contre moi, et la dispute aurait été violente. Extrêmement violente. Je … Je ne le comprends plus, je crois… Il a vraiment beaucoup changé. Trop changé. Malgré tout, mon cœur ne voyait pas la différence. Mon cœur continuait de battre pour Harry. Je pense que ce sentiment de bien-être qui nous envahit en présence de la personne désirée s’appelle « amour » non .. ? Etrange chose que cela. Je n’avais jamais vraiment été amoureuse, enfin si, de Ronald. Mais… Ce n’était pas exactement la même chose. Je l’aimais, c’est certain, mais pas comme cela. Harry, je le veux pour moi toute seule. Je veux qu’il m’appartienne, qu’il ne voit que moi… Qu’il m’aime. Avec passion. Avec désir. Voilà ce qui fait toute la différence entre lui et Ron. Mon amour pour le « Survivant » est plus malsain. Plus sombre. Je pensais que c’était ce goût d’interdit qui rendait la chose tellement attirante… Certainement. Sûrement, même. Même maintenant, lorsque je repense à Harry à cette époque… Mon cœur accélère imperceptiblement, mon adrénaline monte... je le veux pour moi toute seule, même aujourd’hui. Egoïste jusqu’au bout. Je m’étirais avec lassitude. D’un pas hésitant, je passais le palier du premier, espérant que le silence environnant ne m’apporterait pas de bruits « étranges », « inopportuns », « pas catholiques », au choix… En retenant mon souffle, je passais en coup de vent dans cette partie de la maison. Et je courrais comme une hérétique dans le reste des escaliers. Je ne pu respirer normalement qu’une fois la petite chambre de bonne atteinte. Elle n’avait pas été nettoyée depuis longtemps, apparemment… Mais tans pis, elle fera bien l’affaire. D’un coup de baguette, le lit devant convenable. Pratique la magie, parfois ! J’étais épuisée, lasse… Et tous les mots qui entreront dans le champ lexical de « envie de dormir » seront acceptés pour désigner mon état. Je lâchais un soupir avant de m’allonger sur le matelas. Demain serait certainement une journée intéressante…
Ce fut le soleil qui me réveilla. Il devait encore être tôt… heureusement que cette chambre ne possédait pas de rideaux. J’allais pouvoir partir à l’aube. Je n’ai pas envie de te revoir de si tôt, Harry. Pardonne ma lâcheté, mais le coup d’éclat que j’ai fait hier ne m’enchante guère… Et tu vas te demander ce qu’il s’est produit exactement, n’est-ce-pas ? Sauf que je n’ai pas envie que tu le saches. Je vais partir. Te laisser tranquille. Pour que tu puisses vivre ta vie. Pour que tu sois serein. Pour qu’à nouveau, tu souries, que tu sois joyeux. Je suis forte. Je saurais retrouver le droit chemin et … et redevenir comme avant. J’avais dormit toute habillée, pour partir plus vite au matin venu. Magiquement, je fis descendre tout mon barda. Madame Weasley arrivait justement et me fit un sourire doux. Elle me fit un signe de la tête pour descendre et je la suivie, docile. Une fois en bas, elle soupira avant de se masser les tempes. Puis elle me dit de venir dans la cheminée. Je lui fis mes adieux avant de prendre de la poudre de cheminette. Cette scène resta gravée dans ma mémoire. Au moment où j’allais jeter la poudre, Harry descendit en trombe des escaliers. Figée sur place, les yeux écarquillés, mon mouvement arrêté dans sa course. Le « Survivant » se dirigea vers moi rapidement, la main en avant. Je me mordillais la lèvre, puis lança la poussière dans la cheminée, en marmonnant indistinctement le nom de ma maison d’une voix faible. La dernière chose que je vis fut la main d’Harry essayant d’attraper mon bras, en vain. Et son visage étonné, tandis que je disparaissais sans un regard. C’est tout ce dont je me souviens … Avant d’être propulsée dans une étagère pleine de poussière. Ce n’était pas chez moi. Je le savais. D’un coup sec, je tirais ma baguette. Je me souviens encore… Cette scène mémorable. Devant moi, se tenait Malfoy, un livre au bras, une moue étonnée sur le visage. Ses yeux bleu-gris passèrent bien vite de l’étonnement au mécontentement. Un rictus exaspéré déforma son visage pourtant gracieux. Je me rappelle très distinctement l’entendre dire d’une voix résignée cette phrase : « Alors Granger, faut toujours que tu fasses ton intéressante ? ». Et rien d’autre. Il passa devant moi pour aller ranger son livre et ressortit, aussi vite qu’il était entré. L’espace d’un instant, j’avais cru qu’il s’agissait d’une hallucination. Malfoy ? M’adressant une phrase n’étant pas constituée d’un verbe, de « Sang-de-Bourbe » et d’une insulte ?! Sherlock, il faut mener l’enquête ! Cette pensée me fit rire pendant un petit dixième de secondes. Avant qu’il ne revienne et ne pousse un soupir résigné. On aurait dit qu’il faisait de gros efforts pour s’adresser à moi d’une manière civilisée.
Quelques heures plus tard, j’étais devant la porte de ma maison, me demandant toujours si je n’avais pas tout simplement rêvé. Non. Malfoy m’avait bel et bien indiqué la route pour revenir au Chemin de Traverse. Lorsque je lui avais demandé où étais-je, un rictus déforma sa bouche, signe qu’il se contenait avec force difficulté. Il n’avait pas voulu m’en dire plus, et m’avais dit de partir avant qu’il ne change d’avis. Il était vrai qu’il s’était battu de notre côté lors de la Bataille Finale. Mais plus personne ne l’avait revu après cela. Certains avait cru qu’il s’était enfui, mais apparemment non. J’avais même réussi à retrouver mes bagages, parmi les débris de l’armoire. Pattenrond était furieux, et je savais à l’avance que mon oreiller s’en ressentirais… Je toquais doucement à la porte. Ma mère vint m’ouvrir quelques minutes plus tard et me sauta littéralement dessus. Une phrase me glaça. Je m’en rappelle encore, et m’en rappellerais toujours. Ma mère m’avait demandé pourquoi j’étais venue seule, sans Harry et Ron. D’un ton un peu trop sec, je lui répondis qu’Harry avait préféré rester au Terrier avec les Weasley. Sans attendre de réponse, je filais dans ma chambre sans demander mon reste. J’avais mal. L’espace d’un instant, mes problèmes étaient partis dans les étoiles. J’avais pu oublier mes soucis… Et ma mère en rajoutait une couche. Harry. Je ne te comprends vraiment plus… Je suppose que tout est fini, entre nous deux. C’est peut-être mieux ainsi, en fin de compte… Je savais que c’était un interdit. Je savais que c’était interdit, d’éprouver quelque chose pour toi, en dehors de l’amitié. Je savais tout ça, et pourtant… Et pourtant… J’ai été stupide ! Terriblement stupide. Et maintenant… Maintenant… Qu’allais-je faire ? J’étais perdue. Totalement perdue. Cette situation était tellement… Insatisfaisante ! Stupide ! Je me sentais si futile… Le sommeil me faucha. Tu étais le héros de mes rêves, Harry. Mais ça, je pense que tu t’en doutais déjà…
Ce fut la lune haute et fière, dans le firmament étoilé, qui me réveilla. Finalement, maman n’avais même pas cherché à venir me voir. A venir me parler. A venir me consoler …Un trait de lucidité me fit d’autant plus mal. La seule personne qui était ainsi avec moi, qui me comprenant parfaitement, c’était Harry. Notre osmose était si parfaite… Mais tout cela est fini, maintenant. Définitivement fini. Une douleur me serra la poitrine, tandis que je repliais mes jambes contre mon buste, les entourant de mes petites mains. Je te pensais trop. Et encore maintenant, je te pense trop, Harry. Tu es et restera dans mon esprit, à l’hanter. Malgré tout. Un soupir accompagné de frissons vinrent me saisir. D’une main hésitante, je pris mon chat dans mes bras, cherchant du réconfort. D’un ronron doux, Pattenrond se lova dans mes bras, diffusant sa chaleur dans mon corps. J’enfouis mon visage dans sa fourrure. Une fulgurante envie de pleurer me pris, là, à l’instant. Pleurer de mes erreurs. Pleurer mes morts. Pleurer ma douleur. Pleurer, tout simplement… Et c’est ce que je fis. Enfin, je m’autorisais à extérioriser tout ce que je ressentais. Tous mes souvenirs de guerre refirent brutalement surface, mon plongeant dans la plus noire des peines. Des sanglots rauques me serraient la gorge, me faisant mal. Je me sentais seule. Si seule. Autour de moi, du noir. Seulement du noir. A l’infini. Et je courais à l’intérieur, sans voir la petite lumière salutaire au bout. Je ne la voyais plus. Cette lumière, c’était toi qui la tenais, Harry. Je repense à tout cela aujourd’hui… Et ce même soupir de douleur m’envahit. Quoique maintenant, c’est de la nostalgie. Tu me manquais déjà, dans ce temps, Harry. Et encore plus maintenant. Une douleur sans nom se lovait au creux de ma poitrine, criant, hurlant sa peine. Je voulais pleurer. Je voulais hurler. Je voulais rejeter la faute sur les autres. Redevenir une enfant, l’espace d’un instant. Pouvoir me faire consoler par ma mère. Pouvoir prendre une grande bouffée d’air et passer à autre chose, tout simplement. Mais tout cela m’était refusé, à moi. Pour ce que j’étais. Parce que j’étais ce que j’étais. Une fille mâture, posée, réfléchie. Et je ne pouvais être rien d’autre. Strictement rien d’autre. Je ne pouvais pas être impulsive comme toi, Harry. Je ne pouvais pas exploser dès que l’envie m’en prenait, comme toi, Ronald. Je ne pouvais pas prétendre à cette fraiche innocence que tu possède, Ginny.
Et ça fait mal, de se rendre compte que je m’étais enfermée toute seule dans le personnage de la petite fille modèle. Parce que ce n’est pas ce que je suis. Pas du tout. J’aimerais pouvoir changer, montrer ce que je suis vraiment. Mais cela m’ait refusé, apparemment. Totalement refusé. Je revois passer en boucle toutes ces années partagées, avec toi et Ronald. Plus j’y regarde de près, et plus je me demande si c’était les bons choix. Si j’avais la bonne conduite. Si je n’étais pas un peu trop dans mon rôle de « Miss-Je-Sais-Tout ». Tous se mêlait et s’entremêlait dans mon esprit. J’étais perdue. Totalement perdue. Je ne savais plus où j’étais. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne savais plus qui j’étais, enfaite. Je voulais que ces bras qui m’enserraient à cet instant ne me lâchent jamais. Je … Je me complaisais à imaginer que c’étaient les tiens, Harry. Un sourire amer transparait sur mon visage. Je commence à me faire dégoulinante de mièvrerie, dans mon malheur. « Oooh, mon amour, mon idylle ! Je ne peux pas vivre sans toiiii. » Ce n’était pas moi, ça. Pas du tout. Mes larmes s’asséchèrent. Ma gorge devint brûlante et douloureuse. Mes yeux se firent gonflés, difficiles à ouvrir. L’étreinte tout autour de moi se resserra et m’allongea sur le lit avec elle. Je continuais à me faire doucement bercer, jusqu’à ce que sommeil s’en suive. Cette nuit là, je fis un rêve. Un drôle de rêve. Un doux rêve. Je m’en rappelle encore. J’étais dans le noir. Aveugle. Je pleurais. Un désespoir sans nom m’étreignait le corps et le cœur. J’appelais, non, je criais à l’aide, et aucun écho ne me répondait. Pas même un murmure. Rien. Strictement rien. Je m’asseyais en position fœtale et continuais à pleurer. Je grelottais de froid. Je frissonnais de peur. Je pleurais … De tristesse. Parce que dans mon songe, j’étais convaincue que l’on m’avait abandonnée. Que l’on m’avait oubliée. Que tout le monde se riait de moi. Et une lumière fit son apparition, au bout du tunnel. Non… Pas une lumière. Une personne. Indistincte. Qui me tendait la main, avec un sourire solaire. J’attrapais cette main, éblouie par la douce lumière qui émanait de l’être inconnu. Cet Ange me serrait dans ses bras. Je me rappelle encore distinctement ses paroles – « Ne pleure plus, petite enfant. Je suis là. Tu n’es plus seule. Tu n’es pas perdue. ». Et rien que le fait de l’entendre m’en convainquit. Un raz-de-marée de confiance et de joie m’envahit. M’anesthésia. J’étais heureuse. Sans savoir pourquoi. Je voulais être heureuse, sans savoir comment. Je voulais être ce que je voulais être sans avoir de justification à fournir. Sans devoir expliquer mon choix. Sans avoir à défendre ma position.
Je crois que je voulais simplement être acceptée en tant qu’Hermione, simple fille. Et non entant que « Miss-Je-Sais-Tout ». Le réveil fut brumeux, à mon souvenir. Je ne me rappelle pas grand-chose de la semaine qui suivit. J’étais alitée, passant le plus clair de mon temps à réfléchir. A quoi ? Je ne me souviens pas moi-même. A la pluie et le beau temps, certainement. A des choses mignonnes, badines. Qui n’allait pas engager la survie ou non d’un peuple entier. Qui n’allait pas décider du sort de l’humanité. Je me rappelle avoir pleuré plusieurs fois, sans raison particulière. Et à chaque fois, cette étreinte salutaire venait, et empêchait ma noyade dans cet océan de tristesse, de rancœur et de peine qui s’était engouffré en moi. J’étais continuellement épuisée, perdue dans d’obscures réflexions venant tout droit des méandres les plus profonds de mon cerveau. Un soupir me prenait, souvent. Je voulais revoir Harry… Je voulais revoir Ron… Je .. Je voulais revivre le bon vieux temps. Chose impossible. Frustrante. Dérangeante. Même si je l’avais voulu, mon retourneur de temps n’aurait servit à rien. Strictement rien. Parce que je n’aurais pu qu’observer, sans me faire voir. Parce que je souffrirais encore plus. Parce que tout se passerais comme maintenant, et tout cela sous mes yeux impuissants. Donc c’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Je serais simple spectatrice de mes erreurs passées. Et je ne suis pas de ces personnes qui sont faites pour observer, seulement. J’aime avoir une certaine emprise sur les évènements… Et je venais de me rendre compte, que cette soi-disant emprise, n’était qu’illusion. Une simple et stupide illusion. Qui me faisait mal, il n’empêche. Qui a dit qu’un couteau illusoire, si on y croyait vraiment, ne nous blesserais pas ? Personne. Parce que personne ne s’y est risqué. Risqué à dire de telles sottises. Parce que tout ce que l’on s’invente peut nous faire, mal, quoi que ce soit, ou qui que ce soit. Par intermittence, je m’endormais. Mes rêves étaient flous … Si vrais qu’ils diffusaient presque un parfum. Le parfum des mirages. Je courais. Sur une plage infinie. Le soleil me brûlait. L’air était doux et chaud. La mer ne s’avançais ni ne reculait de la plage. Et je courais. Inlassablement. Après quelque chose que je ne pouvais obtenir. Mais je ne m’essoufflais pas. Et dans mon songe, je ne m’en étonnais même pas. Je tendais la main … Mais cette chose, ou cette personne que je cherchais m’échappait toujours. Elle se riait de moi et de mes futiles tentatives. Et je glissais. Je tombais durement dans le sable. Et la silhouette en profitait pour s’enfuir, m’offrant un rire frais. Je n’avais pas mal. Et je me relevais, poursuivant inlassablement ma traque. Sans rien obtenir. Le paysage ne changeait pas. Ne changeait jamais. Et je continuais. Infatigable. Inlassable. Emplie d’espoir, qui me donnait des ailes. Mais ces ailes finiraient par s’en aller. Et je tomberais dans le sable. J’abandonnerais ma poursuite. Et la silhouette s’en irait, riant de moi. Riant de mes efforts. J’étais essoufflée. Et je me laissais tomber dans le sable. J’abandonnais tout espoir. Et je me réveillais à cet instant, ruisselante de transpiration. Et je riais. Je riais aux éclats. Un rire nerveux. Un rire qui se transformait rapidement en larmes. De grosses larmes qui roulaient sur mes joues, accompagnées de pleurs rauques. J’étais futile, dégoulinante de mièvreries. Mais je n’y pouvais rien. Et je crois que c’était cela, le pire.
Le ciel défilait, par la fenêtre. Je ne voyais plus le temps passer. Soleil et lune se confondait, dans un même et éternel ballet cosmique. Le ciel était gris. Trop souvent à mon goût. Les nuages, mornes et tristes filaient lentement dans le ciel. Ils étaient accordés à mes pensées, à ce que je ressentais. Et je crois que c’était cela, qui me tirait chaque jour ce même petit sourire en coin, qui étonnait tant ma mère. Je l’adressais au firmament. Plus le temps passait, plus je me rétablissais. Mes forces, morales et physiques, me revenaient, petit à petit. Tout doucement, puis plus vite. Cependant, mon moral restait au plus bas, et mon attitude froide et distante en témoignait. Je n’arrivais pas à montrer toute la gratitude que j’éprouvais envers ma mère à cette dernière. Mais je pense que cela ne la dérangeait pas. Elle savait lire en moi. En même temps, elle m’avait fait, donc par déduction logique… Enfin bref. Mes capacités intellectuelles revinrent, plus éclatantes et grandes que jamais. Et cela ne me rappelait que trop bien la rentrée prochaine qui s’annonçait. Rien qu’à y penser, mon cœur accélérait. Rien qu’à y penser, un soupir franchissait mes lèvres. Rien qu’à y penser, j’étais déjà résignée à ce qui m’attendait. Je crois que je ne me rendais pas compte de ma force. Je ne pensais qu’à moi-même, à cette époque. Et ce serait cependant bien plus tard que je m’en rendrais compte… Mes parents surveillaient mes progrès attentivement, tout en me laissant l’espace privé dont j’avais besoin. Ce dont je leur fut très reconnaissante. Observer, sans intervenir. Regarder sans toucher. Je savais à quel point il était dur à leur cœur de rester inactif devant mon état. Mais ils ne pouvaient rien faire. Strictement rien faire. Si mes problèmes provenaient d’une quelconque chose matérielle, ils savaient que je l’aurais moi-même résolu depuis fort longtemps. Je n’étais pas de ces personnes passives, qui attendent quelque chose qu’eux-mêmes ne connaissent pas. Je faisais parti des gens « Action Réaction ». Et c’est cela que ma mère me rappela très fortement, un soir. Deux semaines avant la rentrée, plus exactement. Si je me souviens… Oui. C’est cela. C’était le soir où nous nous étions fâchées. Elle, me hurlant que je ne devais pas rester ainsi, que ce n’était pas digne de moi. Moi, lui répondant froidement, avec tout le cynisme dont j’étais capable. Et elle m’avait giflée. Pour la première fois de ma vie, ma mère m’avait giflée. Pendant quelques instants, le monde tourna autour de moi. Ma bouche s’ouvrait et se refermait, cherchant une quelconque répartie pour me donner une contenance. Mais rien ne venait. Absolument rien. Parce que ma mère avait raison. Sur toute la ligne. Elle avait raison en disant que je m’apitoyais sur mon sort. Elle avait raison, en me secouant pour me faire ouvrir les yeux. Elle avait raison en me le disant, pour mieux me réveiller. Mais je n’arrivais pas à comprendre. Ou plutôt, je ne voulais pas comprendre. Au bout de quelques minutes, mon visage se ferma. Mes traits étaient crispés. Mon regard, orageux. Mes points, serrés. Et elle était partie. M’abandonnant à mes réflexions. Tu me connaissais bien, maman. Mieux que je ne me connaissais. Nonobstant, je ne voulais pas réfléchir. Je ne voulais pas quitter ce monde de chaleur et de protection que j’avais retrouvé ici, en fermant les yeux. Et tu le savais. Tu ne le savais que trop bien. Et pourtant … Et pourtant, tu m’as laissé faire mon choix. C’était sur ce seul et unique point que tu t’étais fourvoyée. Une plante dont on arrache brutalement le tuteur, que fait-elle ? Elle tombe, naturellement. Mettons. J’étais cette plante. Et tu étais le tuteur. Ce n’est que quelques temps après, cependant, que je m’en suis rendue compte. Et un sourire amer était apparu sur mon visage. Un sourire sans joie. Un sourire .. De faible.
Et je suis partie. Je ne savais pas vraiment où. Je ne savais pas vraiment comment. Mais j’étais partie. Une bonne fois pour toutes. Sans prévenir personne. Ni ma mère, ni mon père. Personne. Strictement personne. Le soir même après notre dispute, j’ai fait ma valise. Automatiquement. Avec des mouvements secs et affairés. J’ai pris Pattenrond au passage, sans écouter ses miaulements de protestation et j’ai transplané. Etrangement, je n’ai plus de souvenirs de cet instant. Un flash blanc et puis plus rien. Longtemps, je me suis demandé ce qu’il s’était produit. Mais jamais je n’ai trouvé la réponse. Je savais qui aurait pu la détenir. Je savais qui la détenait. Cependant … Je n’ai jamais voulu lui demander. Chercher et trouver étaient dans ma nature, et pour rien au monde je ne me remettrai en cause à ce niveau. Et tu le savais, n’est-il-pas ? Harry. Tu savais depuis le début que je savais que tu possédais ma réponse. Tu savais depuis le début que je ne viendrais rien te demander. Comment ? Pourquoi ? Ca, même toi tu ne l’a jamais découvert. Nous nous connaissions tellement bien, tous les deux. Trop bien, même. Tant que cela en devenait presque insupportable, dans l’état où j’étais. Je t’aimais. Je te connaissais par cœur. Tu me connaissais par cœur. Mais tu ne m’aimais pas. Pas de cet amour là. Loin de toi l’idée même que cela puisse arriver un jour. Et ça m’a fait mal quand tu me l’as dit en riant. Si mal. Que pour toi, je n’étais rien d’autre qu’une petite sœur chérie. J’avais ton amour. Plus que personne. Plus que Ronald. Plus que Sirius. Plus que Dumbledore. Mais pas plus que Ginevra. Elle, elle était sacrée à ton cœur. Vos étreintes me faisaient mal. Chacun de vos sourires, de vos regards partagés étaient comme un coup de poignard dans mon ventre. Dans mon esprit. Dans mon cœur. Le pire, c’est que j’en devenais mièvre. Tellement mièvre que je me dégoûtais. Tout me répugnait, à présent. Même toi, Harry, je ne voulais plus te voir. Je ne pouvais plus te regarder avec elle sans avoir envie d’éclater en sanglots. Sans avoir envie de la gifler. Sans avoir envie de faire une crise de jalousie. C’est pour cela que lorsque je me suis réveillée au Terrier, ce matin là, j’ai décidé de ne plus te parler. De ne plus parler à personne. De toute manière, cela ne serait pas si difficile. Ronald et Ginny étaient très en colère contre moi. Et toi … Je ne sais pas ce que tu ferais. Te rangeras-tu du côté de ta dulcinée ou du côté de ta « meilleure » amie qui avait « commit l’irréparable » ? J’aimerais savoir. Mon crâne me faisait extrêmement mal, lorsque je suis sortie de mon lit, ce matin-là. Une fois debout, ma tête a tourné quelques instants avant que je ne recouvre tous mes esprits. Je portais sur moi les mêmes affaires qu’hier ; un jean qui traînait sur le sol et un grand pull gris. Rangées à côté du lit avec ma valise, mes chères Richelieux, que j’avais eues pour mon dernier anniversaire.
Auto-évaluation; De la merde. Mièvre et .. Mièvre. ._. Un de vos poèmes; un sonnet. ^^
- Spoiler:
Je viendrai cette nuit te prendre par la main ; Sèche donc tes larmes et tous tes petits chagrins : Regarde plutôt le ciel où la nuit se voile ; J’aimerais qu’apparaisse un millier d’étoiles.
Viens, viens, petit ange, que je te prenne par la main : Promenons-nous dans ce doux rêve, ce doux voyage. Que fais-tu, assise en bas de la colline ? Mon cœur me dit que tu te sens clandestine …
J’ai composé ce doux songe nuit et jour pour toi : Qu’attends-tu pour rire, pleurer, sourire ta joie ? La peur me parcourt lorsque le doute vient à moi.
Ton regard me brûle, me déchire de l’intérieur, Aurais-je commis une simple et stupide erreur ? Le rêve se brise, vole en éclats. J’ai peur.
« Tout ceci n’était qu’un doux rêve … Un doux voyage. »
© - GreenLeek – Un doux voyage.
Nature; ( rien, quatrin, sonnet ..)
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