C'était une chaude nuit d'été, je m'en souviens encore. Le vent murmurait quelques paroles incompréhensibles a travers le feuillage vert et touffu des végétaux, et les oiseaux perchés sur leurs branches chantaient harmonieusement quelques mélodies douces à entendre. La brise apportait quelques parfums, venant des quatres coins du monde, exhalant quelques senteurs chaudes, et estivales.

Nous jouions ensemble, frères et soeurs, sous le regard doux et protecteur de nos parents. Mon père, était un grand loup, fier et sage. Ma mère, cette louve si douce, si gentille à notre égard, faisant la mère parfaite. Nous roulions dans la poussière, tels des petits garnements, plus habiles au combat qu'à la chasse. Mais un murmure puissant vint interrompre nos amusements. A plusieurs longueurs de queues d'ici, avait lieu un énorme vacarme assourdissant. Les arbres, ces créatures si grandes, si majestueux, tombaient en éclats. On pouvait les entendre hurler leur douleur, lorsque qu'ils s'abattaient en un fracas assourdissant au sol. Nos parents nous précipitames immédiatement dans la tanière, si chaude à l'habitude en ce temps, mais glaciale à l'heure qu'il était. Nous courons un grand danger, je pouvais le voir dans les yeux affolés de mon père, lui qui pourtant, rien n'impressionnait. La chose se rapprochait de plus en plus, faisant vrombir la terre. A quelques longueurs de queue de là, une énorme bête surgit de la forêt, et envahit notre clairière. Cette chose vomissait de la fumée âcre noire, et dévastait tout sur son passage. Les chants des oiseaux, que nous entendions si doucement tout à l'heure, n'étaient plus. Mais la pire des choses étaient là, l'énorme bestiole fonçait droit sur notre tanière, risquant de nous réduire à l'état de miettes. Frères, soeurs et parents sortirent tous de la tanière en hurlant le danger, le sentant battre dans leur poitrine. Je courais derrière eux, étant le plus chétif de la portée, j'aurais du mal à les suivre. Mais mon chemin fut vite barré par un énorme pin qui s'abattit juste devant moi, me faisant stopper net. Je voyais ma famille s'éloigner derrière, au travers des branches, j'hurlais de toutes mes forces : " A l'aide, je suis là !! " Je n'entendais rien en retour, juste le tintamarre infernal de la boîte métallique qui se rapprochait dangereusement de moi. Avant de m'évanouir, étouffé par la fumée, je vis disparaitre la fourrure blanche de mon père derrière un buisson, pour ne plus jamais revenir...