Finalement, je ne me suis jamais rien demandée. Je veux dire, je ne me suis jamais questionnée sur le comment Peter est mort. Si c’est réellement de ma faute, qu’il est parti à cause de moi, ou tout simplement par un malheureux hasard qui l’a frappé au mauvais moment. Je ne sais pas, j’ai beau me souvenir, je ne sais plus. Je me souviens d’avant, de nous. Je sais qu’il il a des chose dont nous avons pas parlé, c’est peut être mieux ainsi, de me laisser dans le doute. Car seul lui savait pourquoi j’étais obligée de partir. Nous étions ensemble tout le temps, sans jamais nous demander pourquoi. J’ai juste une question pour toi. Pourquoi est tu parti ? Si c’est pour moi, et bien c’est égoïste. Je ne sais plus, je ne saurais peut être plus jamais. Tu étais là, derrière lui, quand il s’est retourné, et que le noir est apparu, comme la nuit. Il est trop tard à présent pour réparer toutes mes erreurs. Pour tout réparer …

Je m’éveillai en sursaut, au début perdue, encore endormi. Ce n’était qu’un rêve, qu’un rêve merveilleux où je mourrai et je te rejoignais. Mais tant mieux, ce n’était qu’un rêve, car mourir n’est pas mon envie la plus frappante. Je me levai doucement, marchant tel un automate, marchant sans but, sans destination. Marchant tout simplement pour ne pas rester là, plantée comme un piqué, ne sachant quoi faire. Je traversai la forêt, accompagnée de mon éternel i-phone sans oublier un vélo, un éternel vélo. Je ne montai pas dessus, j’étais juste avec lui, pour ne pas être seule. J’étais en short et bien sur pied nu. J’aimais sentir le contact blessant de mon élément qu’est l’écorce, la terre, les feuilles de pin (si on peut nommé cela des feuilles). En fait, j’allais dans mon endroit préféré pour pouvoir mieux pleurer. Je ne sais pas si toi tu a des sentiments, mai moi j’en ai, et je vais aller les exprimés à ma manière, dans les bras de mon père …

J’étais enfin arrivée, face à elles. Je jetais mon vélo à terre et couru parmi ces pousses magique qui me parlaient au fur et à mesure de ma traversée. Au milieu des pousses de blé, je levai les bras et tombai en avant dans cette masse, dans ce champ, dans les bras de ma famille et de mon père. J’étais enfoui dans les tiges de la culture de blé. Je le sentais tellement bien et tellement mal ici. Les larmes perlaient de mon visage et les tiges venaient doucement passer sur ma joue pour m’enlever ce liquide de tristesse. De mon bouche sortait des cris de douleur et dans mes mains ce trouvaient de l’herbe arrachée. J’avais mal. Très mal. La pluie tombait doucement, et un orage de chaleur se créa. Le tonnerre grondait mais aucune lumière. Les arbres bougeaient et le blé me consola gentiment. Mais rien ne pouvait changer. J’hurlais de douleur de toutes mes forces en pleurant.

•• IL EST PARTI !!! Il est partiiii … (pleure) Sans moi … Il est parti. Il est MORT !! Je ne le reverrai jamais…. (pleure)

•• Pandora… Chut…. Ne jamais dire jamais, règle d’or. Ne pleure plus …

Et mon père est d’un consolatif je vous jure. Je hurlais à la mort et lui il me sortais ces théories, qui sont pourtant tellement vrai. J’en voulais énormément à Peter. Il est parti, me laissant là. Sans même prendre le temps de m’emmener avec lui. Je serrai une touffe de tige de blé dans mes bras, pleurant dedans comme une gamine. Finalement quand j’y pense, je ne suis pas aussi forte que l’on me le disait. La preuve, depuis que Peter est mort, je passe mon temps à pleurer et à me plaindre. Promis, aujourd’hui c’est la dernière. Enfin, je l’espère. Je regardais le ciel une dernière fois, allongée entre les pousses, les mains pleines de terre. Je veux juste te le dire Peter, rien qu’une fois, pour que tu le saches.

•• Je t'aime ...